Gaëlle et Martin au Chili

Après les affreuses villes du sud de l’Argentine, Buenos Aires nous plait tout de suite : architecture soignée, petits bars charmants, beaucoup d’arbres, des places et des parcs, du soleil, et en permanence une agréable odeur de barbecue… Du point de vue architectural, la ville est un mélange entre l’Italie et l’Espagne avec quelques touches parisennes. Ce qui reste bien d’ici c’est l’éternelle structure en damier!

En fait, la ville nous plait tellement qu’après deux jours nous décidons de nous installer ici! Encore un coup dur pour le nom de notre blog!!

Après un aller retour au Chili pour Gaëlle et quelques visites d’appartements pour moi, nous trouvons finalement la petite barraque de nos rêves, en plein centre ville dans le quartier San Telmo. Nous habitons avec un Argentin, un Espagnol, 3 Colombiens, un Américain et un Francais. La maison est grande, avec un patio, une terrasse, un local pour jouer de la batterie, et une bonne ambiance générale.

Quelques jours après notre arrivée, une expo d’art est organisée à la maison avec courts métrages, vino tinto, petits toasts,… une bonne excuse pour faire la fête! Les jours passent tranquillement, nous découvrons petit à petit la ville et ses différents quartiers, les marchés, les férias, les concerts gratuits, les bars et discothèques, les musées,… Et puis, nous commencons tout doucement à chercher du travail, on refait nos CV et protfolios, on traduit l’ensemble, et on postule dans les bureaux du coin. Affaire à suivre!!

Après avoir fait nos adieux à Didi et Kiwi qui mourraient d’envie à l’idée de recommencer le boulot (l’un des deux plus que l’autre, on vous laisse deviner ), nous voilà repartis sur les mêmes routes avec l’espoir de cette fois arriver jusque dans le parc Torres del Paine!  Même trajet en stop entre Punta Arenas et Puerto Natales (mais tellement plus rapide! nous nous arrêtons même en chemin pour voir un petit festival de gauchos), même petit hôtel à Puerto Natales, même préparatifs de bouffe et vêtements chauds,… et à 7h du matin nous voilà dans le bus qui nous emmêne, enfin!, au parc!

Nous avons de la chance, il fait magnifique… jusqu’à ce qu’on descende du bus.  Après c’est dans un vent à décorner les boeufs (en pleine face évidement) et une petite pluie occasionnelle que nous parcourons les premiers 18km dans une plaine ayant pour unique végétation des petites touffes d’herbe jaunie… Fin de journée nous arrivons au premier campement, situé sur le bord du lac Pehoe avec vue sur les massifs volcaniques… tout simplement magnifique!

Le lendemain nous partons pour le glacier Grey.  Après 3,5h de marche nous nous trouvons face à ce gros bloc de glace de 270 km² qui se jette dans le lago Grey… Petite sieste au soleil face à ce monstre de toute beauté et nous voilà repartis sur le chemin du retour.

Le 3ème jour nous le passons dans la vallée du français.  De là nous pouvons admirer une vue digne du monde de Peter Pan sur l’ensemble de lacs et de petites îles qui nous entourent…

Le jour suivant nous longeons durant 7 bonnes heures le lago Nordensköld (nom typiquement chilien!) pour arriver à un campement qui nous permettra le jour suivant de monter jusqu’au fameuses tours qui ont donné leur nom au parc.

Le dernier jour nous montons donc jusqu’à ces fameuses tours, et sur la fin je peux vous dire que ça monte sérieusement!  Mais la vue vaut l’effort : 3 hautes tours de roche qui s’élèvent dans le ciel et une lagune turquoise à leur pied…  Bien entraînés par les 4 jours de marche précédents nous explosons le temps annoncé pour monter aux Torres, ce qui nous permet de reprendre le dernier bus de la journée et retourner directement à Puerto Natales, sans passer une nuit de plus à geler dans notre tente!

Fini donc le trek, et les pâtes lioph à tous les repas !!

Après une bonne journée de stop à se faire rincer sur le bord de la route, nous voilà à El Calafate, petite ville ressemblant à une station de ski géante sur le bord d’un lac… Unique attraction du coin : le Perito Moreno, immense glacier se jetant dans le lac argentino! De temps en temps des petits bouts du glaciers se détachent pour tomber avec fracas dans le lac, 50 mètres plus bas. Splendide!

Nous montons ensuite vers El Chalten pour marcher quelques jours dans le parc « Los glaciares ». Le sac sur le dos, nous traversons une vallée magnifique pour installer notre campement dans une forêt peuplée d’arbres tordus (Nothofagus pumilio), digne des contes de fées. Depuis le campement, nous allons voir le glacier « piedras blancas », qui alimente une petite lagune turquoise bien cachée, nichée au creux de la montagne. Vu les petits icebergs qui flottaient à la surface, nous renonçons à nous baigner dedans! Le lendemain nous montons voir le Fitz Roy, le sommet le plus haut du parc, dominant un glacier et 2 petites lagunes. Depuis notre petit promontoire, c’est encore la vue sur la vallée qui est la plus impressionante! Le troisième jour, nous tentons d’aller au pied du glacier « grande », mais arrivés à la lagune, nous finissons par capituler face aux bourrasques de vent qui nous renversent plus d’une fois dans les cailloux, occasionnant quelques bleus artistiques à Gaëlle!

Après trois jours dans la nature à manger des pâtes lioph et dormir dans le froid (et non, il fait pas si chaud en Patagonie), nous revenons à El Calafate pour manger un bon steak de boeuf arrosé de vino tinto!

Il est 23h, nous atterrissons à Punta Arenas, petite ville du bout du monde… Faite de petites maisonnettes et immeubles sans charme, elle regarde en direction de la terre de feu, juste là, de l’autre côté du détroit de Magellan… Ici c’est le grand Sud, des plaines à perte de vue, balayées par un vent de tempête incessant, et un ciel incroyable, immense et tourmenté! Quand nous arrivons, Didi et Kiwi nous ont trouvé un petit hôtel bien sympatique tenu par Eduardo et Pamela, deux patagons bon vivants!

Eduardo nous informe qu’il y aura un jour de grève générale le lendemain pour protester contre l’augmentation du prix du gaz (particulièrement bas dans le sud du pays). Cela ne nous étonne pas trop, vu la façon dont ils le gaspillent! Nous profitons de la journée avant la grève, « el paro » comme ils disent ici, pour aller voir des pingouins à quelques kilomètres de la ville et faire la fête le soir! Le lendemain la grève commence, et se prolonge un jour puis deux, puis finalement personne ne sait combien de temps… Toutes les villes de la région sont bloquées : 4 bloquages de camions/taxis consécutifs à la sortie de Punta Arenas, 2 bloquages à l’entrée de Puerto Natales, le parc Torres del Paine est fermé et 1500 touristes bloqués dans le parc, à 150 km du véhicule le plus proche Le troisième jour de la grève nous nous décidons à forcer les barrages pour nous rendre à Puerto Natales. Après une journée d’ autostop/marche héroïque, nous arrivons à Puerto Natales (250km plus au nord) où nous sommes accueillis avec des applaudissements par les gens du premier barrage. A Puerto Natales, les choses  ne sont pas plus évidentes, les commerces sont fermés et ceux qui ne veulent pas fermer risquent fort de voir éclater leur vitrine par des grévistes enragés. Les touristes coincés dans la ville organisent des rassemblements de leur côté pour protester contre cette scandaleuse prise d’otage! Après un jour supplémentaire d’hésitation, nous décidons de marcher jusqu’à la frontière argentine à 20km de la ville et aller voir le glacier « Perito Moreno » et le parc « Los glaciares » du côté argentin!

ps: voici un petit lien vers les photos de la grève diffusées dans un journal patagon :  http://www.elpinguino.com/p/paro2011.php

Etape suivante: l’île de Chiloé. Pour se mettre directement dans le bain, les résidents chiliens de notre petit hôtel nous invitent à partager leur souper: un curanto, plat typique d’ici.  Il s’agit d’un mélange de fruits de mer (ils sont énoooormes par ici!), saucisses et patates douces… un délice!  A la fin du repas la tradition veut qu’on mélange la sauce restante dans son asiette avec du vin blanc et qu’on afonne le tout… Un peu dur mais pas mauvais! On termine la soirée dans un bar karaoké, où une fois de plus ce sont les belges qui mettent l’ambiance

Après un réveil un peu difficile le lendemain matin, nous partons à la découverte de l’île dans notre belle voiture de location!  Des kilomètres de route non-asphaltée,  des paysages de campagne où on ne croise quasiment personne, une architecture faite quasi exclusivement de tôle peinte dans toutes les couleurs.  Même les églises sont en tôle, un charme tout particulier à l’île!

Durant trois jours nous nous baladons donc d’un côté à l’autre, en ponctuant nos journées de pauses huîtres et fruits de mer en tout genre, tout ça sous un ciel bleu magnifique apparement chose très rare dans le coin…

Pour se remettre de nos émotions du nouvel an, rien de tel qu’une
petite visite des bus semi-cama chiliens… après une petite nuit de
voyage, nous voilà dans la région de Pucon : petits chalets, lacs,
et… volcans! Nous nous enfonçons profondément dans la région
jusqu’au parc Huerquehue et nous installons dans un petit camping
accesible en barque tenu par des québecquois. Nous passons 2 jours à marcher d’un lac à l’autre dans des forêts d’araucarias, espèce
d’arbre déjà présente à l’ère des dinausores!! Ça grime pas mal, mais le spectacle en vaut le coup : une vue imprenable sur les 3 volcans du coin… sauf quand il pleut et que le brouillard ne permet pas de voir à 100m!!! Heureusment pour se consoler, nous avons droit à un petit tremblement de terre ¿que pasa aqui, tabarnac?

Etape suivante : Ensanada et le volcan Osorno! Nous trouvons un
camping sur le bord du lac, au pied du volcan… Une peite baignade
s’impose, malgré la température plutôt dissuasive de l’eau. Après le
coucher de soleil sur le lac, nous passons la soirée à admirer la voie
lactée… so romantic Les jours suivants : petite ballade sur le
volcan Osorno depuis lequel on a une vue imprenable sur la vallée, course pousuite avec des armées de taons géants dans la forêt ponctuée de grandes coulées de lave, visite de cascades d’eau turquoises faisant leur chemin dans la roche volcanique, et petit tour en bateau sur le lac Todos los Santos…

Ah oui, petit rituel qui ponctue nos journées : compléter le livre
« apéritivo » de Kiwi : apéritivo sur la barque dans le parc Huerquehue, apéritivo sur la jetée à Puerto Varas, apéritivo sur la plage au pied de l’Osorno,… on travaille ici, qu’est-ce que vous croyez

Après 75 jours de tranquilité, nous attendons avec impatience le
nouvel arrivage de belges dans le grand hall de l’aéroport… Après
une heure d’attente nous accueillons enfin les 2 barbus que nous
surnommerons Didi et Kiwi par souci d’anonymat!

Nous ne leur laissons pas beaucoup de répis et les emmenons d’un coin à l’autre de la ville: cerro Cistobal, quartier bellavista, plaza de armas, cerro Santa Lucia,… enfin, histoire de les crever un peu. Opération réussie, Kiwi nous fout la paix (enfin, il nous oblige quand même à boire sa bouteille d’au moins 10 litres de Duvel, trop chouette de la bière belge!).

Sans trainer, nous filons vers Valparaiso où nous avons pour mission de passer la soirée du nouvel an sans dormir, les hôtels étant tous hors de prix pour l’occasion. A 18h on campe déjà sur le mirador d’où on pourra voir le feu d’artifice tiré depuis 8 bateaux pour enflammer toute la baie… A grand renfort de gnôle et de viande grillée, nous tenons jusqu’à minuit, regardant la place se remplir petit à petit de jeunes en folie… puis finalement débute le feu d’artifice le plus impressionant d’amérique latine!

Pour fêter Noël nous nous étions donné rdv à Mendoza avec Jordi, un catalan, Charlotte et Antoine, deux bons belges du pays du Maitrank, tous rencontrés à Cafayate dix jours plus tôt.

On se retrouve le 24 dans l’après-midi pour aller faire des courses pour notre festin du soir! Au menu toasts en tout genre, melon-jambon de parme, tomates mozza, poulet roti, pizza maison,… et surtout pêches au thon!! à la plus grande surprise (et au plus grand dégout!) de Jordi qui ne peux pas croire qu’on puisse manger ce genre de choses en Belgique! Après avoir pris une quinzaine de photos de ce plat merveilleux pour sa famille et avec beaucoup d’insistance il y aura finalement goûté

Ce soir là on s’arrête aux apéros n’en pouvant déjà plus!

L’hôtel où on est est super « buena onda » comme on dit ici!  On a un peu de mal à se dire que c’est Noël, au milieu de la nuit il fait toujours 30 degrés… ça nous change!

Le lendemain c’est le commatage général, tout le monde se lève tard et zone à l’hôtel, tout est de toute manière fermé dans la ville.  On ressort les plats de la veille et c’est reparti pour une orgie!  On se fait même une petite fondue au chocolat dans la piscine, trop bien!

Le 26, comme c’est dimanche, nous décidons avec Antoine et Charlotte, de passer la journée dans des thermes en plein air…  l’endroit est bondé mais la vue sur les montagnes est exceptionnelle!

Une nouvelle journée et nuit passée dans le bus et nous voilà à Cordoba.  Ville étudiante, pas mal de bâtiments contemporains plutôt intéressants, des gens charmants et une toujours une chaleur écrasante… la ville nous plaît!  On fait la rencontre de Marina, étudiante en archi qui travaille pendant les vacances à l’auberge où nous logeons!  Après 15 minutes de conversation elle nous invite à souper chez elle avec un italien qui est également à l’auberge.  Soirée super sympa en compagnie également de son voisin qui est cuisinier, quelle chance!  En plus de passer une bonne soirée, Marina nous file des adresses de bureaux d’archi qui ont l’air très sympas à Cordoba… finalement pourquoi ne pas s’installer en Argentine ?

Après de longues hésitations on décide finalement de faire un « petit crochet » par Iguazu pour aller voir les fameuses chutes du même nom! 23 heures de bus depuis Salta pour y aller… 23 heures pour en repartir mais on est pas déçus du résultat!

Les chutes s’étalent sur 2,5 km, le spectacle est impressionant… mais mieux vaut quelques images qu’un long discours pour vous montrer tout ça!  Aux photos vous ajoutez une chaleur moite torride, beaucoup trop de touristes autour de nous et un bruit du tonnerre de l’eau qui vient s’écraser en dessous de nous!